BELAÏD (IZARAR Belaïd : 1909 – 1950) [ Belɛid At-Ɛli ]

Écrivain de langue kabyle, Bélaïd Izarar, plus connu sous le nom de Belaïd At-Ali, est originaire de Azru Uqellal (près de Michelet – Aïn El Hammam) ; il peut être considéré comme le premier écrivain de langue kabyle. Initié et encouragé par J-L. Degezelle, des "Pères Blancs", Belaïd commence par transcrire des récits oraux traditionnels. Très vite, il se met à composer lui-même, décrivant les scènes de la vie quotidienne villageoise, réécrivant sa propre version des contes. Aussi son œuvre va-t-elle bien au-delà de la transcription des quelques contes que le Père Degezelle lui demandait au début.

En dehors de quelques textes non publiés, qui figurent dans le manuscrit original déposé au Centre de Recherche Berbère de l’Inalco, l’oeuvre de Belaïd tient entièrement dans les deux volumes édités par Dallet & Degezelle et dont voici le sommaire :

I. Timucuha I. Contes
– Tamacahut uwaɣzniw - L’ogre
– Tamacahut uɛeqqa yessawalen - Le caillou qui parle
– Tamacahut n Bu-Yedmim - Aubépin
– Tamacahut inisi d wuccen - Le Hérisson et le Chacal
– Lɣani d lfaqir
- Le riche et le pauvre
– Tafunast igujilen - La vache des orphelins
– Lwali n wedrar - Le saint homme de la montagne
– Aẓidan d umerẓagu - Le meilleur et le pire
– Ayen tzerɛeḍ
- Ce que l’on sème
– D ayen d-ḥekkun - Des histoires que l’on raconte
II. Amexluḍ II. Mélanges
– Afenjal n lqahwa - Une tasse de café
– Asmi heddrent lehwayec
- Au temps où les bêtes parlaient
– Lexḍubegga - Démarches matrimoniales
– Jeddi - Grand-père
– D amezwaru unebdu - Premier jour d’été
– At-zik - Nos anciens
– Sut taddart - Nos villageoises
III. Isefra III. Choix de poèmes.

Belaïd a fait mieux que ses prédécesseurs, Ben Sedira et Boulifa, les précurseurs de la littérature kabyle écrite en caractères latins, qui n’ont pas pu ou su s’affranchir des contraintes de l’oralité. Bélaïd a bousculé cet ordre de choses pour donner une dimension nouvelle à la prose écrite qu’il a en fait constituée en tant que genre kabyle. Il a introduit le narrateur dans le texte et le portrait psychologique des principaux personnages. Son sens de l’observation lui a permis de saisir et de croquer les traits des visages et les attitudes de ses personnages.

Aussi doit-on considérer Belaïd comme le véritable fondateur de la littérature kabyle écrite.

Belɛid At-Ɛli : Bibliographie

Balaid at Ali

On se reportera surtout à la notice de :

  • Ibrahim (Mohand) : « Belaïd At-Ali », Hommes et femmes de Kabylie I (Dictionnaire biographique de la Kabylie), (sous la direction de S. Chaker) Aix-en-Provence, Edisud, 2001, p. 104-108.

On trouvera également un important "Dossier Belaïd Aït Ali" dans Etudes et documents berbères, 2, 1987, comportant trois contributions :

  • Kleiber (P.) & Ould-Braham (O.) : « Un écrivain d’expression kabyle : Belaïd Aït Ali », p. 117-127.
  • « Aɛmer Meskin : Belɛid At Ɛli », p. 128-141.
  • « Belɛid At Ɛli : Expressions de la vie, commentaires d’expressions kabyles (extraits) », p. 142-150.
  • Dallet (J.-M.) et Degezelle (J.-L.) : Les cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’antan, Fort-National, 1964 ; I (Textes), 478 p. + II (Traductions), 446 p.
  • Ibrahim (Mohand) : Vie de Belɛd At Ɛli, auteur des Cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’antan, mémoire de maîtrise (Etudes berbères, S. Chaker, Dir.) , Inalco, 1997, 148 p.
  • Redjala (M.) : « Kabyle, 3. Langue et littérature kabyles », Encyclopaedia Universalis, 9, 1980.

Un article ("Belaïd Aït-Ali, un précurseur" I & II) a été consacré à Belaïd par Boussad Berrichi dans le journal algérien La nouvelle République, n° 392, du 20/05/1999 et n° 394, du 23/05/1999.