Le jour de l’an chez les Chleuhs

Les repas

La veille du jour de l’an on mange un repas exceptionnel et copieux. La nature de ce repas varie selon la région . Mais c’est toujours à base de céréales, symboles de la fécondité par excellence: la tagulla (bouillie épaisse), berkuks (couscous à gros grains), des plantes (les sept légumes, voir texte précédent), urkimn (ensemble varié de grains cuits avec les pieds de la bête égorgée lors de la fête du mouton), arebbaz (des volailles qu’on dresse sur des morceaux de crèpes arrosés de sauce de ces volailles).

Aujourd’hui, dans les milieux militants berbères, on sert toujours du couscous, mais un couscous avec des raisins secs et une fève comme celle qu’on trouve dans la galette des rois..

Seksu chleuh

Le rituel

Traditionnellement, on croit que tout ce qui arrive ce jour-là est un signe pour toute l’année : s’il pleut, l’année sera prospère et on organise même des rituels de pluie dans le cas où elle n’est pas au rendez-vous. Chez les Ihahan, avant de se coucher, les femmes déposent sur la terrasse, trois boulettes de tagulla correspondant aux trois premiers mois de l’année : janvier, février, mars, sur lesquelles elles jettent une pincée de sel, et ce, dans la pensée « d’essayer » la pluie.

C’est aussi un jour où on formule des voeux : mariage pour les jeunes filles, D’ailleurs, on enterre dans le plat du jour de l’an un objet (pièce de monnaie, un noyau de datte (aɣ°ermi) : celui qui trouvera cet objet dans sa boulette de couscous, de tagulla ou d’arebbaz sera riche en argent ou en troupeaux.

Aujourd’hui, ces rituels sont inconnus dans les familles citadines.