Bibliographie berbère générale

 

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- Chaker diachronie 1994
- Prasse 1998
- Stumme chleuh

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REVUE DE L'OCCIDENT MUSULMAN ET DE LA MEDITERRANEE; Des États-Nations contre un peuple : le cas des Touaregs., 1987
Dialecte : TOUAREG
Volume: 44; Fascicule: 2; Pagination: 48-63, ill.
Compte rendu : Les États-nations, artificiellement mis en place par la colonisation et la décolonisation, écartèlent un peuple, profondément conscient de son unité et de son identité et le condamne à la désespérance ou au repli sur soi.
Studies in Berber syntax., 1987
Auteurs secondaires : GUERSSEL (Mohamed) éd.; HALE (Kenneth), éd.
Dialecte : TAMAZIGHT
Ville, éditeur : Cambridge , MIT (CCS)
Pagination: 196 p., notes
Autres : AIT-SEGHROUCHEN
Compte rendu : Recueil de huit études de syntaxe d'inspiration post-générativiste : 1. Ur Shlonsky : Focus Construction in Berber, p. 1-20 ; 2. Steve P. Abney : Extraction and pseudo-objects in Berber, p. 21-33 ; 3. Ur Shlonsky/Michele Sigler : Unexceptional exceptional case-marking*, p. 35-47 ; 4. Jennifer Cole/Carol Tenny : Coordination in Berber, p. 49-78 ; 5. John Lumsden/Loren Trigo : The causative, passive, and reciprocal in Berber, p. 79-101 ; 6. Andrea Calabrese : Focus structure in Berber : a comparative ana-lysis with Italian, p. 103-120 ; 7. Hyon-Sook Choe : An SVO analysis of VSO languages and parame-trization : a study of Berber, p. 121-157 ; 8. Mohamed Guerssel : The status of the lexical category "preposition" in Berber : implications for the nature of the construct state, p. 159-190. On doit évidemment se réjouir de voir ainsi le berbère soumis à la sagacité de la linguistique nord-américaine. Il est cependant difficile de porter un jugement sur le fond sans entrer dans la controverse entre structuralisme et générativisme. Je dirai simplement, en tant que berbérisant, que les 7 premières études me semblent être plutôt des exercices d'École, peut-être intéressants pour la réflexion et les débats internes au courant générativiste, mais d'un intérêt plutôt faible pour la linguistique berbère. On y retrouve toutes les limites de ce genre d'approches : les matériaux sur lesquels portent l'analyse sont réduits à l'extrême ; les travaux berbérisants antérieurs sont superbement méconnus ; les concepts descriptifs employés sont repris tels quels de la tradition grammaticale occidentale sans aucune critique préalable ; les phénomènes étudiés sont arbitrairement isolés de leur contexte global... Dans le meilleur des cas (l'étude n° 5 sur la dérivation verbale, par exemple), on n'échappe pas à l'impression que, derrière un appareil formel ambitieux, on ne fait que redire -dans un autre métalangage- ce que les berbérisants ont établi depuis longtemps. Le berbère, dans les sept premières contributions est donc plus un prétexte qu'un objet d'analyse reconnu. Ce n'est bien sûr pas le cas de l'article de M. Guerssel qui traite véritablement et de manière approfondie de faits berbères. Il y a là un réel effort d'analyse, s'appuyant sur une connaissance intime de la langue, qui essaie de donner une description originale : 1° du système des prépositions ; 2° de l'état d'annexion. L'idée centrale consiste à intégrer la catégorie d'état dans un paradigme casuel (celui des prépositions): l'état d'annexion étant alors considéré comme la forme non marquée, l'état libre (= COD) étant la forme marquée. L'approche est habile, mais elle ne fait que déplacer les problèmes et le résultat n'est guère plus simple que les descriptions classiques antérieures. On essaie en fait d'expliquer en synchronie, par un traitement formel assez artificiel, l'hétérogénéité inhérente à tout système linguistique. La complexité des faits est dans le matériau linguistique lui-même qui véhicule, à travers la morphologie notamment, toute une sédimentation historique. Il est assez illusoire de penser que la simplification de la description puisse passer par un traitement purement formaliste.
ETUDES ET DOCUMENTS BERBERES; Les Berbères des Iles Canaries : éléments historiques et linguistiques., 1987
Dialecte : GUANCHE
Mots clés : HISTOIRE, ETHNOLOGIE, LANGUE
Ville, éditeur : Paris , La Boîte à Documents
Volume: 2; Pagination: 42-62
Compte rendu : Synthèse ethno-historique et linguistique sur la population indigène des Canaries. Voir notamment : "Le berbère des Iles Canaries" (p. 51-60). Malgré les problèmes d'interprétation, le caractère berbère de la langue des anciens Canariens ne fait pas de doute. Les transcriptions exécrables des sources occidentales anciennes et les variations dialectales très probables expliquent certainement les difficultés rencontrées. W.V. propose un examen détaillé et très convaincant des matériaux guanches à la lumière des données berbères (formes de masculin/singulier et pluriel ; de féminin/singulier et pluriel ; état d'annexion ; noms de nombre ; formes verbales). La position de W.V. est donc à l'opposé de celle de STUMFOHL (n° 1274) qui nie tout rapport de descendance direct entre le berbère et le guanche. Mal-gré les nombreuses obscurités qui règnent en cette matière, la thèse de W.V. -qui est assez générale chez les berbérisants- me paraît la plus raisonnable. Elle a pour elle de nombreux arguments positifs alors que celle de STUMFOHL propose d'expliquer l'obscur par l'inconnu... (substrat circum-méditer-ranéen).
AWAL : Cahiers d'Etudes Berbères; Réflexions sur la langue et la culture berbères., 1986
Dialecte : DOMAINE BERBERE
Mots clés : CULTURE, POLITIQUE
Ville, éditeur : Paris , MSH
Volume: 2; Pagination: 121-144
Compte rendu : Plaidoyer (en arabe) pour la langue et la culture berbères menacées de disparition par les effets culturels de la révolution industrielle et technologique et par l'hégémonie de l'État national moderne.
MODELES LINGUISTIQUES; Les classes d'unités significatives en berbère., 1986
Dialecte : TAMAZIGHT
Mots clés : SYNTAXE, CLASSES
Ville, éditeur : Lille , Presses Universitaires
Volume: 7; Fascicule: 1; Pagination: 37-53, 2 notes
Autres : AIT-SEGHROUCHEN
Compte rendu : Après un exposé des principes de classement utilisés (ceux de l'Ecole fonctionnaliste d'André Martinet), F.B. fournit un inventaire synthétique des classes syntaxiques qu'il identifie dans le parler berbère des Aït-Seghrouchen : Verbes, Noms, Adverbes, Etat d'Annexion et Fonctionnels, Coordonnants. Comme dans ses travaux précédents (voir n° 0193), F.B. ne reconnaît pas de (sous-)classe d'adjectifs, considère la marque de féminin (t---t) comme un morphème dérivationnel et n'admet pas d'opposition de genre, positions qui me paraissent toutes mal fondées. L'exposé, très clair, est évidemment succint et n'accorde aucune place à la discussion ou à la critique des autres descriptions existantes ; la synthèse ne comporte pas de bibliographie. Elle a donc un aspect très marqué de description d'École.
L'invariant et le variant dans les rapports de l'Etat et des tribus Zemmour., 1986
Dialecte : TAMAZIGHT
Mots clés : SOCIOLOGIE, HISTOIRE, ETAT, TRIBU
Autres : ZEMMOUR
Contributi di orientalistica, glottologia e dialletologia.; Alternanze accentuali e morpho-sintassi nominale nel berbero orientale., 1986
Dialecte : NEFOUSA, DJERBA, ZOUARA, KABYLE
Ville, éditeur : Milano , Cisalpino-Goliardica
Pagination: 61-72, 20 notes
Compte rendu : Etude fort intéressante sur les rapports entre position de l'accent des nominaux et construction syntaxique dans les parlers berbères orientaux (Libye, Tunisie). Précédé d'une préposition, le substantif voit son accent avancer d'une syllabe (ce qui peut donc entrainer dans certains parlers l'apparition d'un rôle syntaxique de l'accent en tant qu'indicateur de fonction). S'appuyant sur l'examen du jeu de l'accent de nom en kabyle (à partir des travaux de Willms), V.B. formule l'hypothèse selon laquelle la situation des parlers orientaux pourrait être le résidu de l'influence de l'ancien état d'annexion, en voie de disparition de ces parlers.
Encyclopédie berbère : 3.; Ahaggar (linguistique)., 1986
Dialecte : TOUAREG
Ville, éditeur : Aix-en-Provence , Edisud
Pagination: 303-305
Autres : AHAGGAR
Compte rendu : État des connaissances linguistiques et problèmes actuels de la recherche sur les parlers de l'Ahaggar.
LINGUISTIC INQUIRY; Glides in Berber and Syllabicity., 1986
Dialecte : TAMAZIGHT
Mots clés : PHONETIQUE, SYLLABE
Ville, éditeur : Cambridge , MIT
Volume: 17; Fascicule: 1; Pagination: 01-12
Autres : AIT-SEGHROUCHEN
Compte rendu : Statut de la distinction voyelle/semi-voyelle et du trait de "syllabicité" en berbère (à partir des données du parler des Aït Seghrouchen). L'approche développée se situe dans le cadre de la phonologie générative (dans ses formulations les plus récentes). M.G. conclut a la nécessité de distinguer, en structure profonde, entre voyelles et semi-voyelles, quelles que soient, en surface, les réalisations phonétiques effectives de ces dernières. L'argumentation s'appuie essentiellement sur le traitement des séquences incriminées à la jonction de morphèmes (successions immédiates de voyelles): les voyelles "profondes" sont maintenues comme voyelles par l'apparition d'un élément (y, w) de rupture d'hiatus, alors que les semi-voyelles "profondes" -même réalisées comme voyelles- admettent la combinaison avec une autre voyelle sans rupture d'hiatus. La démonstration est suivie d'un essai de représentation formalisée de différents types de séquences. On notera -avec intérêt et/ou amusement- que M.G. aboutit aux conclusions classiques des berbérisants (au moins depuis Basset). Mais par des chemins assez différents. Les berbérisants s'appuyaient essentiellement sur des considérations de morphologie et de dialectologie pour distinguer les voyelles "vraies" des semi-voyelles à réalisation vocalique : dans aru "enfanter" (Maroc), [u] est fondamentalement une semi-voyelle /w/ parce que le kabyle, le touareg... ont arew, que le prétérit négatif est partout uriw et que les dérivés nominaux sont tarwa, arraw, c'est-à-dire que le verbe est partout traité comme radical à deux consonnes... Ces critères classiques renvoient en fait à des processus et considérations de diachronie : la démonstration qu'ils autorisent reste valable et légitime d'un point de vue interne au berbère. En la matière, le recours aux appareils théoriques "généralistes" ne pa-raît donc pas d'un apport décisif. On pourait même se demander si bien des développements récents ne sont pas simplement une incidence du désintérêt pour la diachronie et la dialectologie. Mais c'est là un vaste problème théorique qui déborde du cadre de cette présentation. En tout état de cause, l'article de M.G. est, dans la veine des approches "modernes" et générativistes, l'un des plus clairs et des plus convaincants qui soient parus ces dernières années. Il propose, sur la base d'une argumentation précise, des conclusions nettes.
On berber verbs of change : a study of transitivity alternations., 1986
Dialecte : TAMAZIGHT
Ville, éditeur : Cambridge (Mass.) , MIT
Pagination: 105 p., 25 notes
Autres : AIT-SEGHROUCHEN
Compte rendu : Étude de la diathèse verbale, centrée sur les verbes de changement (d'état ou de localisation) ; menée dans un cadre générativiste, l'analyse ignore résolument les travaux de syntaxe du verbe réalisés dans d'autres cadres théoriques et dans d'autres langues que l'anglais. On ne pourra que regretter cet isolationnisme car cette question a été abondamment traitée ces dernières années par de nombreux chercheurs de langue française (Galand, Chaker, Cadi...).